Le Pays d'Arles a connu de grandes heures depuis la nuit des temps. Il est toujours extraordinaire de penser que selon la tradition, les premiers chrétiens, pour certains contemporains du Christ comme sainte Marthe et les Saintes Marie Jacobé et Marie Salomé, ont séjourné et vécu dans ce coin de Provence. Ce territoire est aux origines de l’évangélisation de la Gaule.
Convoité, disputé et parfois conquérant, couvert de multiples châteaux et donjons, le Pays d'Arles est aussi une invitation à découvrir les richesses de la romanité. Arles, « petite Rome des Gaules » offre un patrimoine romain exceptionnel, classé au Patrimoine Mondial depuis 1981. Chaque été, pendant le Festival Arelate, l’amphithéâtre retrouve les clameurs des combats de gladiateurs et autres reconstitutions historiques.
Le Rhône livre en permanence de nouveaux trésors archéologiques, qui, comme le buste de César, viennent alimenter la très riche collection du Musée Départemental de l’Arles Antique. Les vestiges de Glanum (Saint-Rémy de Provence), cité antique adossée aux Alpilles, offre l’occasion d’un véritable voyage dans le temps.
Intérieur de l'Abbaye Saint-Michel de Frigolet
Partez à la rencontre des premiers chrétiens de Gaule ! Il est toujours extraordinaire de penser que selon la tradition, les premiers chrétiens, pour certains contemporains du Christ comme sainte Marthe et les saintes Marie Jacobé et Marie Salomé, ont vécu dans ce coin de Provence. Cette histoire sacrée a laissé une foule de témoignages aujourd’hui accessibles à tous ceux qui visitent le Pays d'Arles : des lieux de culte bien sûr (cathédrale Saint-Trophime, collégiale Sainte-Marthe), un sanctuaire (église Notre-Dame-de-la-Mer), des églises dans chaque village, de multiples abbayes, cloîtres et couvents (abbaye de Montmajour, Saint-Michel-de-Frigolet) mais aussi des pèlerinages (pèlerinage des Gitans, pèlerinage de Compostelle), des fêtes (fêtes de la Tarasque) et des traditions ancestrales (saint Vinage de Boulbon).
Le Pays d'Arles a été le point de départ de l’évangélisation de toute cette partie du monde. Légendes et faits attestés s’entremêlent aux frontières de la foi et de l’histoire pour vous conduire à maintes découvertes. Tout semble commencer par l'arrivée d'une barque sans voile ni gouvernail, sur une plage proche des Saintes-Maries-de-la-Mer. A son bord, Jacobé (sœur de Marie), Salomé (mère de saint Jacques le Majeur et de l'apôtre saint Jean), leur servante Sara, mais aussi Lazare (ressuscité par Jésus), sa sœur Marthe de Béthanie et Marie-Madeleine. Jacobé et Salomé s’installent aux Saintes Maries de la Mer. Pour célébrer cette arrivée, les saintois organisent en mai et en octobre le Pèlerinage des Saintes. Chaque 25 mai, Roms, Manouches, Tsiganes et Gitans arrivent des quatre coins d’Europe pour vénérer leur patronne, Sara la Noire, à l’occasion du Pèlerinage des Gitans. La statue de Sara, sortie de la crypte de l’église fortifiée, est transportée jusqu’à la mer dans un cortège enjoué, de ferveur et de dévotion.
Sainte Marthe, elle aussi présente dans la barque, s’établit à Tarascon. Multipliant les miracles, elle combat victorieusement la "Tarasque", monstre qui vivait alors sur les berges du Rhône et terrorisait la population. Après avoir dompté la bête par un simple signe de croix, Marthe l'attache avec sa ceinture et la livre aux habitants. Depuis 2005, les très populaires fêtes de la Tarasque, qui se déroulent chaque été, ont été proclamées patrimoine oral et immatériel de l'humanité par l'UNESCO. Vous pourrez frissonner à cette occasion au passage de la hideuse Tarasque, extraite de son antre et accompagnée par les tarascaire.
La collégiale Sainte-Marthe, érigée sur l'emplacement du tombeau de la sainte, devient un lieu de pèlerinage incontournable. Tous les monarques chrétiens s’y rendent comme Clovis, Saint-Louis, François 1er, Richelieu, Louis XIV ou encore Napoléon Bonaparte. De nombreux couvents s'établirent au cours des siècles autour du tombeau de sainte Marthe. Plus d'une quinzaine d'ordres religieux s'établirent à Tarascon dès le XIIIème siècle. Cette dévotion perdure puisque chaque année le 5ème dimanche après Pâques, la vierge de Notre Dame du Château à Boulbon est transférée à la collégiale Sainte-Marthe pour une durée de 40 jours, à l’occasion d’un pèlerinage qui relie les deux villes.
A Arles, une présence chrétienne est prouvée historiquement depuis 254 et la découverte en 2008 d’une basilique paléochrétienne aux dimensions impressionnantes a apporté la preuve archéologique de ce que les historiens savaient depuis longtemps. Ici, vous rechercherez les témoignages de tous les saints, que la ville a donné : Saint-Trophime dont la statue orne le portail roman de la cathédrale Saint-Trophime mais aussi Saint-Honorat, saint Hilaire, saint Césaire ou encore saint Aurelien. La ville a été durablement marquée par le martyre de saint Genest (303), greffier à Arles, qui refusa l’enregistrement des édits ordonnant la persécution des chrétiens. Saisi par la police romaine, il fut décapité. Son sacrifice a assuré la renommée de la nécropole des Alyscamps et de ses sarcophages.
Au fil des siècles, de nombreuses personnes souhaitent y être enterrées aux côtés du martyr et des évêques d’Arles. Les cadavres descendent le cours du Rhône sur de petits bateaux pour y être inhumés, accompagnés d’une somme d'argent pour payer leur sépulture. Aux XIe, XIIe et XIIIe siècles, le cimetière s'enrichit de nombreuses églises. Les Alyscamps deviennent alors un des points de départ du pèlerinage de Compostelle. Le Guide du pèlerin (XIIe), dresse avec précision le parcours que chaque pèlerin doit effectuer dans Arles : «… rendre visite au corps du bienheureux Trophime… visiter le corps du bienheureux Césaire, évêque et martyr… chercher les reliques de l’évêque Saint Honorat (...) le corps du très saint martyr Genest (...), visiter les Alyscamps...». Au fil du temps, ce territoire, véritable foyer du Christianisme devient le siège de très nombreux édifices religieux : les abbayes de Montmajour et de Saint-Michel de Frigolet, les cloîtres (Saint-Trophime à Arles et les Cordeliers à Tarascon).
Dès le début du Moyen Age, chaque village érige son église : église paroissiale Saint-Vincent aux Baux-de-Provence, chapelle Saint Sixte à Eygalières, église Notre-Dame-de-Septembre à Graveson, église paroissiale Sainte-Agathe à Maillane, église Sainte-Madeleine à Cabannes, église Saint-Vérédème à Verquières, ou encore église Saint-Pierre-ès-Liens de Fontvieille.
Certaines de ces églises perpétuent d’ailleurs des traditions ancestrales. Ainsi, la chapelle Saint-Marcellin est à l’origine du Saint-Vinage de Boulbon. Le 1er juin, à la tombée de la nuit, les hommes présents se regroupent dans la chapelle de saint Marcellin, une bouteille de vin à la main. Au signal du prêtre, chacun brandit sa bouteille pour la bénédiction puis boit une grande rasade de ce vin désormais protecteur contre toute maladie !
A Maillane, c’est une vierge miraculeuse, statue polychrome du XIII° siècle, qui est célébrée tous les ans le 28 et 29 août. Vénérée depuis très longtemps, elle fut invoquée par les Maillanais en 1854, lors d'une épidémie du choléra. Portée en procession au plus fort de l'épidémie, elle obtint la cessation immédiate du choléra et la guérison de toutes les personnes atteintes.
Plusieurs lieux saints offrent des points de vue remarquables sur la mosaïque de paysages de Provence Pays d'Arles et des Alpilles, tout particulièrement les Chapelles Saint-Sixte à Eygalières, Notre-Dame-de-Beauregard à Orgon et Notre-Dame-du-Château à Saint-Etiennes-du-Grès ou encore l'Abbaye de Montmajour, entre Arles et Fontvieille, ainsi que le toit de l'église des Saintes-Maries-de-la-Mer.